Les événements récents nous ont hélas remis face au terrorisme. On parle beaucoup des faits qui se sont déroulés, chacun y va de son analyse pour savoir comment on en est arrivé là, mais bien peu d’éclairage est fait sur le financement du terrorisme proprement dit et de ses sombres sbires.

Le Journal officiel de l’Union européenne, dans son édition du 5 juin 2015, a publié le texte définitif de la 4° Directive relative « à la prévention de l’utilisation du système financier aux fins du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme ». Ce nouveau texte focalise pas mal d’attention pour le moment dans les milieux professionnels qui attendent une mise en place pour mi-2017.

Il ne faudrait pas oublier que ce texte vient à la suite d’autres textes traitant des mêmes préoccupations. Le cadre légal actuel est celui de la 3° directive (2005/60/CE) qui date du 26 octobre 2005. Fondamentalement, l’objet en est le même que celui de la 4° Directive. La lutte contre le financement du terrorisme est à l’ordre du jour depuis des années !

Financement du terrorisme : concrètement qu’est ce que cela donne ?

Pour revenir aux événements qui ont touché  Paris en janvier et en octobre 2015, peu a été dit quant au mode de financement des terroristes.

En grattant bien, on apprend que Coulibaly aurait bénéficié d’un prêt personnel de 6.000 € de la part d’une officine spécialisée bien connue. Que les frères Kouachi auraient bénéficié d’aides sociales … tout cela est malheureusement fort brumeux. Et puis aussi cette histoire dite des Buttes-Chaumont.

Pourquoi n’y a-t-il pas plus de clarté à ce sujet ? Quoiqu’il en soit, les actions entreprises sont assez peu susceptibles d’avoir nécessité des sommes importantes. D’où l’appellation de « terrorisme low cost » que l’on a entendu ces derniers jours.

Low cost ou pas, les malheureuses victimes n’en ont cure.

Le combat contre le terrorisme low cost est principalement du ressort des autorités politiques. On se retrouve donc sur le terrain politique où chaque électeur doit s’interroger de savoir si l’Etat en fait assez ou pas. Et de s’exprimer via son bulletin de vote en fonction de ses propres opinions et non en vertu des « bons sentiments », comme aurait dit Guy Béart.

Contre le financement du terrorisme, n’oublions pas de regarder dans notre propre assiette …

Il n’empêche aussi qu’à notre niveau à nous, Professionnels de la finance et du droit, le combat contre le financement du terrorisme va avoir lieu dans notre cadre de travail, banques, organismes de placement, fiduciaires, sociétés d’audit, etc … Au delà des prescriptions légales, nous ne pourrons faire l’impasse sur le côté moral de nos démarches professionnelles.

Il ne faut pas craindre de le dire et de le mettre en œuvre.

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